jeudi 28 août 2008

NES


Quand la firme japonaise derrière les Game & Watch et le jeu d’arcade Donkey Kong lança sa première console, le marché était au plus bas. Le leader Atari ne parvenait pas à établir un successeur pour son vieillissant VCS aux USA et en Europe, et en même temps la situation des producteurs indépendants était hors de contrôle et les distributeurs croulaient sous un stock de jeux de mauvaise qualité. En 1984 ce fut le crash. La panique poussa Mattel et Parker à abandonner le marché et Atari et Coleco à se tourner vers le marché de la micro-informatique.

Le Japon fut moins touché : il n’y avait pas vraiment de leader pour déstabiliser le marché. Nintendo, tout comme Sega, n’était qu’un constructeur de console parmi les autres. Alors que tous se tournaient vers la micro-informatique, Nintendo s’en tint à son plan : sortir une nouvelle génération de console, meilleure sous tous les aspects que les précédentes et pas trop cher pour le marché de masse.

La Famicom résultait d’une vision rationnelle du marché. Alors qu’Atari gaspillait ses parts de marché avec la 5200, Nintendo sortait son jouet coloré blanc et rouge. Les joypads étaient simples avec juste deux boutons feu et au lieu de poser votre pouce gauche sur un joystick ou un disque, il y avait un pad directionnel au look moderne directement emprunté au Game & Watch.

La sortie en juillet 1983 de la Famicom est arrivé juste au bon moment et 500.000 joueurs japonais l’achetèrent lors des deux premiers mois. En 1985, 10 millions de consoles avaient été vendues au Japon. L’ancienne génération de hardware avait été balayée : les consoles Takara, Tomy, Epoch, Bandai et Casio disparurent.

Le software fit vendre le hardware : 4 jeux marios et les licences de Hudson et Namco firent leur effet. Les développeurs indépendants apportaient leurs jeux à Nintendo qui les testait, puis les produisait et enfin les revendait aux développeurs eux-même qui devaient ensuite les écouler.

Cette position de monopole permit à Nintendo de réguler son marché et de contrôler le contenu des jeux, se réservant le droit de refuser un jeu.

En 1985, la console fut lancée au dehors du Japon sous le nom de Nintendo Entertainment System (NES) et sous une nouvelle robe grise plus sobre.

En 18 mois, Nintendo reformata le marché mondial. En 1990 pratiquement tous les éditeurs du monde avaient une licence Nintendo.

Trivia :

Nintendo souhaitait s'associer à Atari pour le lancement de la NES aux USA. Atari occupé au développement de la VCS 7800 refusera le contrat. Un an plus tard Atari ayant raté le lancement de sa console regrettera amèrement cette oportunité.
La NES est la première console à proposer la sauvegarde des parties.

lundi 11 août 2008

C64


Je n'ai été en contact avec un C64 à l'époque, qu'une fois (en Angleterre). Cela m'a suffit pour constater que cette machine était excellente. J'en ai trouvé un il y a un an comme je vous l'ai déjà expliqué ici.


Quand Commodore a dévoilé le successeur de son VIC20 (2 millions d’exemplaires vendus), sa réputation dans le jeu vidéo était encore faible. Les programmeurs et les joueurs, particulièrement les vétérans d’Apple et Atari qui critiquaient la technologie du C64, désapprouvaient la stratégie marketing de Commodore. Mais malgré une logithèque énorme sur Atari et Apple, le C64 finit par s’établir notamment dans le secteur du jeu.

Commodore choisit de faire des économies sur le microprocesseur et d’utiliser le 6502 de sa filiale MOS tout en choisissant des puces graphique et sonore plus puissantes que celles de la concurrence. Des sprites, un scrolling hardware, un générateur sonore programmable sur 3 voies, un port cartouche, deux ports joystick : tout ce qu’un joueur ou un créateur de jeu peut souhaiter.

Le C64 gagna la bataille face à l’Atari 800 et à l’Apple II : un million d’unités vendues lors de sa première année. La scène amateur si vivante fut à la fois une chance et une malédiction : surtout en Europe où les frontières étaient floues entre le programmeur créatif créant ses propres démos et le cracker qui copiait tout ce qui lui passait sous la main. Cracker des jeux était perçu comme une sorte de sport ou de science et non pas comme un vol de données.

Alors que la scène Commodore était encore florissante en Europe au début des années 90, aux USA les compatibles IBM mettaient un coup d’arrêt à l’ère des 8-bits des années 80. Aux Etats Unis, le C64 laissa sa plus grande empreinte dans un secteur où on ne l’attend pas forcément : le réseau Quantum Link qui est devenu AOL qui était la première communauté virtuelle préfigurant ce qu’allait être internet.

vendredi 8 août 2008

ZX SPECTRUM


Tout comme son grand rival le C64, le Spectrum fait partie de la deuxième vague de micro-ordinateurs. Cependant contrairement au Commodore, le succès de la création de Clive Sinclair resta cantonné au Royaume-Uni et à ses proches voisins.


Dès 1983, une version 48 Ko sortit et devint le standard remplaçant la version 16 Ko. Un microprocesseur (Z80), de la mémoire et un port d’extension, et c’était tout. Les (petites) touches du clavier étaient en gomme.

Des extensions mémoire, son, joystick et même synthèse vocale virent le jour. Les programmes étaient enregistrés sur cassette audio. Sinclair su s’entourer de bonnes maisons d’édition. En n’imposant pas de politique draconienne à ses développeurs (au contraire des constructeurs de console plus tard), Sinclair prit sous son aile les meilleurs développeurs.


Aux USA et en Allemagne, le Spectrum ne pu s’imposer : manque de graphisme et pas de son. Pour les programmeurs anglais, ce minimalisme fut une chance. Sur les autres micros, sprites et scrolling étaient supportés par le hardware. Alors qu’un programmeur sur C64 utilisait ces routines présentes en ROM, sur Spectrum on devait programmer un jeu à partir de rien. Au final, on a eu droit à une grande variété graphique et de gameplay.

Cette inventivité des jeux Spectrum a ouvert la voie aux stars de la génération Amiga et Playstation. Alors que les conversions de jeu d’arcade étaient nulles, les jeux originaux développés sur Spectrum faisaient appel à de nouvelles idées et de nouvelles compétences.


En 1984, Sinclair sortit le successeur du Spectrum, un modèle professionnel, le QL basé sur une version 8bits du microprocesseur 68000 de Motorola, le 68008 cadencé à 8MHz. Le QL avait 128 Ko de RAM, une résolution standard de 256x256 en 8 couleurs et une haute résolution de 512x256 en 4 couleurs.

Malheureusement les retards et les problèmes techniques eurent raison de cette machine qui ne faisait pas le poids face aux Amiga et Atari ST.

mercredi 6 août 2008

COLECOVISION


La CBS Colecovision est ma console préférée. A sa sortie, elle enfonçait la concurrence. On avait l’impression d’avoir les jeux d’arcade à la maison. C’est la console à laquelle j’ai le plus joué.

Au début 80, l’Atari VCS était à son apogée mais montrait aussi ses limites technologiques. Les jeux au look de cartoon de Namco, Sega et Nintendo étaient impossibles à convertir tout comme il était illusoire de vouloir adapter sur VCS les jeux sortis sur micro-ordinateurs.

Forte de son expérience acquise avec sa console Telstar sortie dans les années 70, la société américaine Coleco décelant une niche sur le marché du jeu vidéo lança une nouvelle génération de console. Le système était basé autour d’un microprocesseur Z80 rapide et pouvait afficher une résolution de 256x192 et jusqu’à 32 sprites. Ces caractéristiques enfonçaient ses adversaires : le VCS et l’Intellivision.

Afin de battre la concurrence, Coleco acheta des licences de jeux japonais comme Donkey Kong ou Zaxxon. Ces titres d’arcade innovants ont fait de la Colecovision la seule console capable d’offrir des conversions quasi-parfaites des jeux Sega et Nintendo.

En terme de développement, l’utilisation du Z80 s’averra un très bon choix puisque ce processeur était déjà utilisé dans les bornes d’arcade, les MSX et dans les machines Sega.

Un volant, un trackball et divers joysticks étaient proposés en option. A l’aide d’un adaptateur spécial, on pouvait même utiliser les cartouches du VCS d’Atari.

Malgré tous ces avantages, 18 mois après sa sortie, la Colecovision ne pu résister au crash du marché du jeu vidéo. Coleco a essayé de s’en sortir en se lançant sur le marché émergeant de la micro-informatique avec son ordinateur Adam.

Mais le lancement plusieurs fois retardé de l’Adam et les problèmes techniques en ont fait un désastre. Coleco survécut grâce à un tout autre produit, une poupée pour enfant qui fut un succès aux Etats-Unis.

TRIVIAS

En 1976, Coleco a sorti son premier clone de console Pong sous le nom Telstar.
Quelques mois après la sortie de sa console, l'action de Coleco côtée en bourse est multipliée par 6.
L'Adam provoque un tel champs magnétique lorsqu'on l'allume que toute cassette oubliée dans le lecteur se trouve effacée.