vendredi 11 juillet 2008
ATARI VCS
L’Atari VCS représente la plus grande avancée de l’histoire de jeux électroniques. Introduit en 1977, il remplaça les consoles Pong d’Atari (et d’une douzaine d’autres concurrents) et innova en utilisant des cartouches de jeu interchangeables, créant par la même occasion une nouvelle industrie de plusieurs milliards de dollars.
Le Video Computer System (VCS) devint synonyme de jeu vidéo. Au début des années 80, tous les adolescents souhaitaient avoir un Atari.
Pourtant le démarrage du VCS fut lent et même Atari ne vit pas aussitôt tout le potentiel des cartouches interchangeables. Fairchild, RCA et Magnavox/Phillips avaient déjà des consoles programmables, mais Atari, avec sa marque de jeux d’arcade bien connue et son équipe technique était en pole position. L’explosion des ventes eut lieu quand Atari étendit son catalogue de jeux en incluant des conversions de jeux d’arcade japonais et tout particulièrement le hit de Taito Space Invaders. A la mi 1981, cette cartouche avait été vendue à plus d’un million de copies.
Tous les jeux Atari étaient développés par Atari lui-même jusqu’à ce que les programmeurs réclament plus d’argent et surtout plus de reconnaissance : en 1980, une partie des développeurs démissionnèrent et emmenés par Jim Levy, l’ancien directeur du marketing, partirent fonder Activision. D’autres maisons d’édition apparurent. Rapidement il devint clair que les éditeurs indépendants étaient source de rénovation dans l’industrie. En plus des transfuges d’Atari, des fabricants de jouets traditionnels commencèrent à produire des cartouches pour VCS en obtenant des licences japonaises chez Konami, Nintendo ou Taito.
Atari régnait sur le monde vidéo ludique sans partage. En 1980, Intellivision et en 1982 Colecovision vinrent cependant s’attaquer au géant. Malgré une avance technologique et des ventes se chiffrant en millions, les deux compétiteurs n’eurent que des miettes de part de marché. Ils furent forcés de s’incliner face à Atari et convertirent humblement leurs jeux pour le VCS. De multiples petites sociétés créatrices de jeux apparurent. En 1982, deux fois plus de jeux nouveaux sortirent que l’année précédente. La qualité de ces jeux faits à la va-vite était toute relative et la confiance des joueurs diminua.
Alors que les producteurs indépendants répétaient encore et encore les vieilles recettes sans introduire aucune innovation, le prix pour les nouvelles cartouches chuta à dix dollars. On ne tirait plus de bénéfice à développer sur VCS et bon nombre de start-ups durent fermer. En 1984, le marché d’Atari croulant sous le poids de plusieurs millions de jeux invendus, entraîna dans sa chute les autres plateformes. C’était le premier crash de l’industrie du jeu vidéo. En Europe et aux USA, il semblait que les jeux étaient faits : on annonçait la fin de la mode des jeux vidéo.
Quand le marché 8-bits commença à se relever, aiguillonné par Nintendo, l’hégémonie d’Atari était terminée. Les successeurs du VCS, les 5200 et 7800, ne rencontrèrent que peu de succès, et seul le vieux VCS résistait encore. Au début des années 1990, la dernière série fut produite.
Avec une trentaine de millions d’exemplaires vendus, l’Atari VCS a été un succès planétaire. Les collectionneurs veulent posséder les quatre modèles produits dont le fameux modèle avec imitation bois au look très seventies. Le joystick fourni avec toutes les consoles Atari jusqu’en 1986 est devenu légendaire. Avec son design sobre, un simple bâton avec un bouton de tir rouge, c’est l’un des meilleurs contrôleurs jamais créé : 8 directions et un bouton feu, c’est le minimum mais c’est aussi bien plus adapté à un marché de masse que les contrôleurs plus complexes introduits par Intellivision et Coleco.
Atari ne fournissait que les plus importants périphériques, laissant à d’autres compagnies indépendantes le soin de développer des joysticks de luxe ou autres et notamment à une petite société quasi-inconnue à l’époque : Amiga. On pouvait ajouter à la VCS un clavier externe et avec une cartouche de BASIC, on transformait sa console en micro-ordinateur.
L’un des add-ons les plus ambitieux était le Supercharger qui ajoutait aux 128 Octets de mémoire de la machine une confortable RAM de 6 Ko permettant le développement de jeux complexes enregistrés sur des cassettes audio. Plus tard les concepteur de cet adaptateur créèrent leur société Epyx pour développer pour le C64.
En 1983, un modem sortit pour le VCS afin de télécharger des programmes. Ce ne fut pas un succès mais l’héritage fut important : alors que le marché du jeu vidéo s’écroulait, les concepteurs du modem formèrent la société Quantum Link chargée de fournir des programmes en ligne pour le C64 donnant naissance à une communauté on-line. Plus tard, cette société prendra le nom de America Online (AOL).
Trivias
Le premier prototype de la VCS se nommait Stella et avait été développé par Steve Mayer et Ron Milner de Cyan Engineering en 1975. Il fut revu par Joe DeCuir et Jay Miner (le papa de l'Amiga) pour aboutir au VCS en 1977.
Les composants électroniques étant onéreux à l'époque, Atari marge peu sur ses consoles mais se rattrape sur le prix des cartouches. Cette pratique commerciale sera reprise plus tard par Nintendo puis par tous les acteurs du marché.
C'est le jeu Space Invaders qui a réellement boosté les ventes de VCS. La vente de ce seul jeu a rapporté 100 millions de dollars à Atari.
Les ventes de consoles VCS ont rapporté plus de 5 milliards de dollars à Atari.
En 1978 Atari plombe les chiffres de la Warner qui possède la société. En 1983, Atari est responsable de la moitié du total des profits de la Warner !
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2 commentaires:
Alors là, c'est pas un article de tafioles, bravo ! Space Invaders sur VCS... Un souvenir INOUBLIABLE ! Phoenix, Battlezone, River Raid, Decathlon... Mythique !
Vraiment bravo encore une fois.
J'ai longtemps joué à mario dessus, space invaders bien sûr et aussi un jeu de tank dont j'ai oublié le nom...
Maintenant je me rends compte que c'était tout pourri mais qu'avec trois pixels je pouvais m'amuser plus longtemps qu'avec certains jeux 3d qui sont vite lassants.
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