mardi 18 novembre 2008

1981 - ULTIMA

1974 est une année importante pour Richard Garriott. On lui offre un livre dont le titre est Le Seigneur des Anneaux, il découvre Dungeons & Dragons et il a l’occasion de toucher un micro-ordinateur. Depuis lors, son destin est tracé.

Lors de ses études, il écrivit 28 petits programmes aux noms évocateurs de D&D1 jusqu’à D&D28. Le jeu D&D28B devint Akalabeth et n’était pas destiné à être édité. Cependant, travaillant dans une boutique de micro-informatique comme job d’été, il plaça quelques copies de son jeu dans la vitrine du magasin. Un exemplaire arriva à a société California Pacific Computer qui offrit de le publier. Rapidement, 30.000 unités furent vendues et le jeune Richard toucha 5$ par exemplaire. Aussitôt, il commença à travailler sur Ultima qui n’est qu’un dérivé d’Akalabeth.

Lors de sa conception, le jeu s’appelait Ultimatum, mais ce nom appartenait déjà à un jeu de plateau; l’éditeur suggéra de raccourcir le titre en Ultima, que Richard Garriott apprécia plus que l’original.

Quand California Pacific mit la clé sous la porte, Garriott constata que de nombreuses sociétés étaient prêtes à publier Ultima II, mais seule Sierra acceptait de faire le packaging qu’il souhaitait pour son bébé, une boite colorée et une carte en tissu. Ultima II fut son premier jeu écrit en assembleur, tous les précédents ayant été écrits en Basic. C’était plus un travail d’initiation pour lui et le jeu fut plutôt bâclé.

Garriott quitta Sierra pour fonder Origin Systems. A partir de Ultima III, Garriott prit la décision de ré-écrire chaque nouvel épisode à partir de zéro, pratique qu’il conserva pour tous les Ultima suivants. Ultima III offrait des graphismes assez révolutionnaires pour l’époque, étant le premier jeu de rôle sur ordinateur à proposer des personnages animés. De plus, le joueur contrôlait désormais un groupe de personnages. Ce fut un grand succès commercial.

Dans Ultima IV, Garriott incorpora des concepts d’éthique et un système de comptabilité. Ce quatrième opus est important. Garriott apprend à programmer avec les précédents, tandis que là, il apprend à narrer une histoire. Techniquement, le jeu est très similaire à Ultima III, en plus grand. Pour la première fois dans la série, il était possible de discuter avec les personnages. La carte du monde créée pour ce jeu fut utilisée quasiment sans aucun changement pour le reste de la série.

Ultima V et VI sont les suites de l’histoire commencée dans le IV. Contrairement aux premiers épisodes, Garriott s’attache à mettre de la consistance dans le récit.

Les épisodes I à V furent programmés sur Apple II. Le V fut le dernier dans lequel Richard Garriott programma une partie significative du jeu ; dans les jeux suivants, il se contentera d'être le designer principal. Après le V, le développement eut lieu sur PC.

Les premiers Ultima furent portés sur diverses machines, dont la gamme 8 bits d’Atari (Ultima I à IV), l’Atari ST (Ultima II à VI), le Commodore 64 (Ultima I à VI), l’Amiga (Ultima III à VI) et le PC (Ultima I à V).

Techniquement, Ultima VI fut l’un des premiers jeux vidéo à être pensé en tout premier lieu pour les PC munis d’une carte VGA 256 couleurs et d’une souris, en un temps où le marché du jeu vidéo tournait plutôt autour de l’Amiga et du ST. Le jeu utilisait également les cartes sonores pour la musique, ce qui était alors assez rare.

Ultima VII rompt avec le style de jeu. Les graphismes ont une 3D plus travaillée et de nombreuses activités sont offertes au joueur comme par exemple faire du pain. Bien que le jeu soit un peu trop vaste, c’est le plus abouti de la série.

Après leur rachat par Electronic Arts, Origin continua de travailler sur la série avec Ultima VIII. Les graphismes étaient en 3D isométrique. Sous la pression, le jeu sortit avant qu’il ne soit complètement terminé au goût de Garriott.

5 ans plus tard sortit Ultima IX qui fut le dernier épisode. Le jeu devait être en 3D isométrique et alors qu’il était quasiment fini, l’équipe de développement dû travailler sur Ultima Online. Quand ils revinrent à l’épisode IX, il fut décidé de le faire en 3D réelle, retardant la sortie. Peu de temps après la publication d’Ultima IX, Richard Garriott quitta Electronic Arts, tandis que la firme conservait les droits du nom Ultima, mettant ainsi un terme à la série.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ils sont vraiment impressionant tes articles!. Super bien ecrit et surtout complet et juste!

Sinon, il me semble bien qu'il y a eu aussi un Ultima Underworld sur PC . Un truc 3d (ray casting) à la Doom. Il me semble pas que tu en parle dans l'article. (mais bon j'ai un peu lu vite... je lirai a fond ce soir!).

20.100 a dit…

Oui effectivement, Ultima Underworld est un "dérivé" d'Ultima. Tout comme Ultima Online. Mais comme ils ne sont pas stricto sensus des "Ultima" je n'en ai pas parlé délibérément.

... et merci pour le compliment ;-)