mardi 26 février 2008

Joust


Au début des années 80, la créativité dans les jeux vidéo était foisonnante. Tout était à inventer, scénario, gameplay, technique...

J'imagine la scène qui a dû se produire aux alentour de l'année 1982 chez Williams quand le créateur (John Newcommer ?) du jeu Joust a présenté son projet à son boss :
- Alors voilà, c'est un jeu où un chevalier combat des adversaires avec sa lance,,,
- Oui, et ensuite ?
- Il chevauche une autruche...
- Comment ? Tu as dit une autruche ?
- Oui, et plutôt que de tirer le bouton sert à battre des ailes pour faire voler l'autruche...
- Une autruche volante !?
- Oui. Les adversaires sont montés sur des busards géants... Et on peut jouer à deux, le deuxième joueur sera monté sur une cigogne...
- Hein ????
- Et puis ils voleront de plateforme en plateforme, ils devront prendre garde de ne pas se faire attraper par le troll qui est tapi en bas dans la lave en fusion. Quand un adversaire sera jeté à bas, sa monture pondra un oeuf qui donnera naissance à un autre ennemi...
- ?????, heu... d'accord, tu as le feu vert,
- Je t'ai parlé du ptérodactyle ?
- Bon ça va, je t'ai dit ok, alors t'arrête de fumer et tu te mets au boulot !


Ce jeu est génial et permet de construire diverses stratégies. A deux, on peut soit coopérer soit s'affronter. La maîtrise du battement d'aile et de l'inertie de sa monture est primordiale.

Il n'y a quasiment pas de musique. Les flap-flaps des ailes, les bruits de dérapage au sol et autres effets sonores (vraisemblablement repris du jeu Defender) signalant l'arrivée de nouveaux ennemis ponctuent judicieusement le jeu. Si vous ne le connaissez pas, il faut essayer ce jeu de toute urgence !

Bon, tout comme moi, vous ricanez de ce scénario si improbable, si abracadabrantesque... Et bien figurez-vous que deux producteurs américains (Michael Cerenzie et Christine Peters) ont acquis les droits pour en faire un film ! Ils comptent en faire un croisement entre Gladiator et Mad Max. Alors là, je dis que c'est du pur n'importenawak ! Quand Hollywood va-t-il nous faire un film sur Tempest, Burger Time ou même Q-Bert ?

mardi 12 février 2008

Oric, toujours...



Les ordinateurs perdraient-ils la mémoire ?

Alors que les micro-ordinateurs étaient annoncés avec des quantités éléphantesques de mémoire on s’apercevait qu’à l’utilisation, une bonne partie de celle-ci s’était envolée ! En fait en annonçant par exemple que le C64 de Commodore embarquait (très logiquement) 64ko, on omettait de dire qu’une partie de cette mémoire était utilisée par le système et notamment pour l’affichage haute résolution. Ainsi la part restante de mémoire utile pour la programmation et les jeux s’en trouvait largement amoindrie. En fait de 64ko, il ne restait plus que 38ko d’utilisable.

Contrairement aux autres micro-ordinateurs de son époque, l’Oric a une gestion particulière de l’écran. Une partie des données est stockée dans la mémoire vidéo. Sur les 48ko de RAM, il reste 37ko pour l’utilisateur. L’Oric joue donc jeu égal avec le C64 (vendu beaucoup plus cher) et enfonce les autres concurrents : le Sinclair Spectrum, le Dragon 32K, le Vic 20 et l’Atari 600. Il bat le Lynx 48K qui coute un tiers plus cher (et ne laisse que 14ko). Il surpasse même l’Electron et le BBC de Acorn qui coutent le double et perdent 23ko en haute résolution.


Faire du graphisme sur Oric, ça se mérite !

En fait plutôt que d’utiliser deux plages mémoires pour afficher l’écran comme la plupart des micro-ordinateurs de son époque, l’Oric n’en utilise qu’une. Sur un Sinclair Spectrum par exemple, une plage contient le dessin proprement dit (le bitmap) et l’autre les attributs de couleurs. Grâce à sa technique de « serial attributes », l’Oric n’utilise que 8160 octets (1 octet = 8bits) pour afficher sa haute résolution. Chaque octet de l’écran est composés de 2 bits définissant les attributs (couleur du fond, couleur de l’encre et effet) et de 6 bits représentant les points. Un bit ayant pour valeur 0 donne un pixel avec la couleur de fond, un bit de valeur 1 est affiché avec la couleur de l’encre. Il en résulte qu’il est impossible d’afficher par exemple 3 points de couleurs différentes les uns à côté des autres. Il y a donc des contraintes de zone.
C’est d’ailleurs pour cela qu’alors que la plupart des micros de l’époque affichent des caractères de 8x8 à l’écran, ceux de l’Oric font 6x8.

Mais alors, c’est quoi un Oric ?

Microprocesseur : MOS 6502A à 1MHz
RAM : 48ko (37ko utilisables)
ROM : 16ko (BASIC Microsoft)
Texte : 40x28
Graphisme : 240x200 x8 couleurs
Son : AY-3-8912 PSG 6 octaves, 3 canaux + bruit

En comparaison, voici les spécifications du Commodore C64 :
Microprocesseur : MOS 6510 à 1 MHz (dérivé du 6502)
RAM : 64ko
ROM : 20ko
Texte : 40x25
Graphisme : 320x200 x16 couleurs
Son : SID 3 voix sur 8 octaves

En gros un Oric, c’est un C64 avec un BASIC plus conviviale, des capacités sonores, graphiques ( et animation !) moindres !